
Face à la pénurie des compétences causée par l’évolution démographique, « la course aux talents » est devenue la nouvelle obsession des responsables des petites et moyennes entreprises.
Comment attirer et retenir des employés qualifiés, en particulier des jeunes diplômés, face à la concurrence des grandes entreprises et l’attrait des grandes villes?
Surtout en sachant que les employés changent beaucoup plus souvent d’employeur et que la flexibilité est devenue une constante dans le monde du travail actuel.
D’après une étude de l’institut YouGov de mai-Juin 2016, La majorité des employés attendent de leur employeur, qu’il les aide dans la prévoyance vieillesse.
La retraite professionnelle pourrait alors être une solution pour votre entreprise en 2017.
Mais que faire, pour le dirigeant de petite et moyenne entreprise, qui se sent dépassé par rapport à la retraite complémentaire, qu’il trouve compliquée et qui n’a pas le savoir-faire pour pouvoir juger les risques qu’elle comporte?
Il préfère alors ne rien faire. Ce qui ne va certainement pas l’aider à résoudre “la course aux talents” pour son entreprise. Le moment est venu d’essayer d’apporter la clarté nécessaire à toutes ces question restées sans réponse.
Une étude de la société YouGov, spécialisée dans les études de marché et le conseil, commissionnée fin 2014 par Zurich Assurances, a montré que plus d’un tiers (36%) des petites entreprises (moins de 50 employés) n’offrent aucun régime de retraite complémentaire d’entreprise à leurs employés.
Selon une étude du Ministère Fédéral du Travail et des Affaires Sociales (Bundesministerium für Arbeit und Soziales – BMAS) effectuée en 2012, plus d’un employé sur deux dans le secteur privé ne cotise pas à un régime de retraite complémentaire d’entreprise.
Ceci représente presque un constat d‘échec pour la retraite professionnelle dans les petites et moyennes entreprises en Allemagne.
Le Ministère Fédéral du Travail et des Affaires Sociales a la ferme intention de changer cette situation. La ministre, Andrea Nahles, veut réorganiser ce que l’on appelle en Allemagne le second pilier de la prévoyance retraite.
Dans l‘accord de coalition du gouvernement il est stipulé que la retraite professionnelle „doit aussi devenir pour les employés des petites et moyennes entreprises un régime incontournable de la prévoyance retraite.“ Il reste encore à voir, si ce sera le cas.
En attendant, la première question pertinente, que l’on peut se poser, avant d’analyser les raisons des mauvais résultats de la retraite professionnelle dans les petites et moyennes entreprises, est la suivante:
Comment fonctionne la retraite professionnelle dans la pratique?
Tout d’abord deux définitions, qui sont nécessaires pour permettre à chacun de savoir, ce dont nous parlons:
- La retraite professionnelle est un élément important de la protection sociale des salariés.
Avec le régime légal d’assurance invalidité-vieillesse et la retraite complémentaire privée, la retraite professionnelle doit permettre aux employés de couvrir de manière suffisante leurs besoins, lorsqu’ils atteindront l’âge de la retraite.
- La retraite professionnelle fait partie du second pilier de la prévoyance retraite. Elle est définie de manière précise dans l’article 1 de la loi sur l’amélioration des régimes de retraite des entreprises (Betriebsrentengesetz ou BetrAVG).
Elle entre en vigueur lorsque l’employeur, dans le cadre d’un contrat de travail, s’engage vis-à-vis de son employé à fournir des prestations en matière de retraite, d’invalidité ou de décès.
Traditionnellement la retraite professionnelle est une prestation facultative de l’employeur.
Depuis 2002 les employés peuvent exiger de l’employeur une retraite professionnelle, s’ils sont prêts à convertir, à concurrence d’un plafond, une fraction de leur salaire dans la constitution d’une épargne retraite d’entreprise.
Ce droit à la conversion salariale s‘appelle Anspruch auf Gehaltsumwandlung.
Les employés qui travaillent à temps partiel ou à faible revenu avec un emploi à €450 peuvent aussi en profiter, à condition qu’ils soient obligatoirement assurés au régime légal des retraites.
En 2017 un employé peut convertir jusqu’à € 3.048 en épargne retraite, soit € 254 de son salaire mensuel, qui sont exonérés d’impôts et de cotisations sociales.
L’état supporte une partie importante du financement de la retraite de l’employé concerné, puisque les €254 ne supportent aucun impôt et pas de cotisations sociales. De ce fait, la contribution de l’état représente en général la moitié de la contribution totale de l’employé. Ce qui réduit sensiblement la part réelle payée par l’employé.
Les € 3.048 représentent 4% du plafond de revenu valable dans la partie ouest de l’Allemagne (€ 76.200) servant de base au calcul des cotisations au régime général de retraite. En plus de cette somme, il peut encore investir jusqu‘à € 1.800 qui ne sont pas imposables mais supportent des cotisations sociales.
La contribution à la retraite complémentaire peut être apportée séparément par l’employé (conversion salariale) ou par l’employeur mais aussi par les deux parties ensemble. On parle alors de financement mixte.
Contrairement à la retraite complémentaire privée, c‘est l’employeur qui prend en charge le paiement de la contribution à la retraite professionnelle, en général dans un contrat d’assurance de retraite d’entreprise.
Que devient l’argent investi?
L’employeur a en principe le droit de décider, quel régime particulier de retraite complémentaire d’entreprise il propose à ses employés.
Il peut choisir entre 5 régimes. En général, il choisit un prestataire extérieur à l’entreprise. Direktversicherung est le régime qui est le plus souvent utilisé par les petites entreprises (81%). Voir ici page 9.
Dans ce cas l’employeur, en tant que preneur, souscrit à une assurance-vie pour le compte de son employé, qui a droit aux prestations. L’assurance-vie paiera alors la retraite à l’employé.
Définition de la Direktversicherung
L’employeur est tenu par la loi de proposer aux employés au moins un régime de retraite complémentaire.
En cas de conflit sur un régime commun, les deux parties doivent selon la loi se mettre d’accord sur la Direktversicherung. L’employeur, en tant que preneur d’assurance, a finalement le droit de choisir la société d’assurance. Le montant du salaire converti par l’employé est non imposable et ne supporte aucune cotisation sociale jusqu’à la retraite.
D’après le principe de l’imposition différée, la retraite complémentaire d’entreprise sera entièrement soumise à l’impôt sur le revenu. En général à un taux d’imposition beaucoup plus faible qu’en activité.
Le manque de réponses cohérentes aux nombreuses questions que beaucoup d’entre nous se posent a pour conséquence d’entretenir et même amplifier nos craintes. Ce manque de clarté nous limite et nous empêche de prendre des décisions en toute connaissance de cause.
Cela concerne bien entendu aussi les directeurs des petites et moyennes entreprises françaises en Allemagne, qui sont souvent aussi eux-mêmes concernés en tant que directeurs salariés.
Nous allons donc pénétrer dans le plus profond du sujet.
Quels sont les arguments pour et contre la retraite professionnelle en 2017?
Depuis de nombreuses années les chefs d’entreprise aussi bien que leurs employés sont profondément inquiets et perturbés par plusieurs facteurs, qui sont hors de leur contrôle :
- L’évolution démographique est irréversible:
En Allemagne, la population est en recul. Parallèlement, la moyenne d‘âge augmente. En 2017, 22% de la population a 65 ans ou plus. L’Office Fédéral de la Statistique a calculé que jusqu‘en 2050 la population allemande perdra environ 7 millions de personnes et ne comptera plus que 75 millions d’habitants. Les mutations structurelles successives vont avoir un fort impact sur notre société. Les systèmes de protection sociale vont devoir supporter des charges énormes. Dans beaucoup de branches et de professions, on parle déjà aujourd’hui à juste titre de pénurie de compétences.
- Le régime général des retraites s‘effrite:
La retraite de l‘état, en tant que premier pilier de la prévoyance vieillesse, s’effrite depuis des années. Le recul de la natalité pendant les dernières décennies (1,4 par femme) a remis complètement en cause le contrat des générations, qui repose sur la réciprocité d’une génération de parents qui subviennent aux besoins de leurs enfants qui en retour, à l’âge adulte, prendront en charge la génération de leurs parents âgés.
- La longue période de taux d’intérêt bas:
Depuis 2008 le taux directeur de la Banque Centrale Européenne est en chute libre. Depuis Mars 2016 il est à 0,00% et tout semble indiquer que nous allons avoir encore plusieurs années à taux 0,00% devant nous. Etant donné que le taux directeur a un impact direct sur les marchés monétaires et financiers, il affecte de manière négative le rendement de toute une gamme de types d’investissements, comme les obligations, qui sont utilisées par exemple par les sociétés d’assurance. Cette situation touche directement et massivement les investissements des petites et moyennes entreprises et des épargnants.
Ce n’est pas pour rien que 64,9% des Allemands craignent que leur retraite ne suffise pas. La peur de la pauvreté dans la vieillesse augmente.
ENTREPRISES – CONTRE la retraite complémentaire
Avant de pouvoir donner une réponse cohérente, nous avons fait des recherches pour déterminer quelles objections, réserves et freins sont donnés par les entreprises, s’ils sont fondés et peuvent être réfutés.
Nous utiliserons la même procédure plus tard dans la recherche des réserves et objections des employés.
1. Motifs des entreprises, qui ont refusé la retraite complémentaire
Dans une étude de Haufe et Standard Life de 2010 effectuée auprès des petites et moyennes entreprises, les employeurs ont donné les raisons suivantes pour le refus/rejet de la retraite complémentaire au sein de l’entreprise:
1.1. Manque d’intérêt des employés
Cette raison est donnée par 2/3 des personnes responsables de la retraite professionnelle dans les entreprises.
Il semblerait que ce manque d’intérêt soit en grande partie provoqué par les entreprises elles-mêmes:
En effet, un rapport sur la retraite complémentaire d‘entreprise, qui a été commissionné par le Ministère Fédéral des Finances Bundesministeriums für Finanzen (BMF) et réalisé par l’université de Würzburg a montré que environ 40% des employés n’ont pas de retraite complémentaire.
D’après une étude récente du cabinet d’audit PricewaterhouseCoopers AG (PWC) la raison principale de cette situation est que beaucoup d’employeurs n’informent pas leurs employés sur les avantages de la retraite complémentaire.
D’après cette enquête: „plus les entreprises sont petites, moins les employés sont informés.“
Dans les entreprises de moins de 50 employés, 70% des employés disent ne pas avoir reçu d’informations concernant la retraite complémentaire. Dans les entreprises de plus de 10.000 employés, seulement 29%.
De plus, beaucoup d’employés ne savent pas qu’ils ont droit à la conversion salariale (Anspruch auf Gehaltsumwandlung) et qu’il existe depuis 2002.
1.2. Manque d’intérêt des chefs eux-mêmes:
Dans plus de 9 entreprises sur 10 (93,8 %) qui n’ont pas de retraite complémentaire, elle n’est pas actuellement sur l’agenda.
Dans près de 57 % des entreprises, qui n’ont pas de retraite complémentaire, ce n’est pas un sujet d’actualité. Cela veut dire que la direction de l’entreprise n’est pas du tout intéressée et ne veut pas de retraite complémentaire.
Les motifs supplémentaires donnés par les entreprises qui n’ont pas de retraite complémentaire sont les suivants :
- Pas de savoir-faire dans le domaine
- Aucun argument convaincant pour la mise en place
- Aucun prestataire convaincant
D’après les entreprises, beaucoup de produits liés à la retraite complémentaire manquent d‘attractivité.
- Trop peu d‘employés
Dans les petites entreprises, c’est le motif principal du refus.
En conséquence, on peut dire que les raisons données par les entreprises qui ont rejeté la retraite professionnelle peuvent être en grande partie réfutées.
Dans ce contexte, il est logique de se demander, quelles autres „bonnes“ raisons les entreprises peuvent avoir, pour ne pas forcer la retraite d’entreprise.
2. Objections et freins des entreprises, qui ont une retraite complémentaire
Dans une étude actuelle de fin 2015 de Generali Assurances et du F.A.Z.-Institut effectuée par forsa, société spécialisée dans les études de marché, auprès des entreprises de plus de 50 employés, les employeurs donnent deux raisons pour la lente pénétration de la retraite complémentaire dans les entreprises
2.1. Les faibles ressources financières des employés pour la conversion salariale
Cette raison est donnée par 72% des responsables de la retraite complémentaire dans les entreprises. Pourtant, ces mêmes personnes reconnaissent leurs obligations. 54% critiquent ouvertement le manque de participation financière de beaucoup d‘entreprises à la retraite complémentaire.
Le pourcentage des entreprises, qui offrent seulement la conversion salariale est plus élevé que celui de celles qui s’engagent aussi financièrement.
D’autre part, 30% des personnes interrogées critiquent le manque d’intérêt général de certains employeurs pour une retraite complémentaire dans l’entreprise.
Nous estimons qu’il serait souhaitable que les entreprises sensibilisent leurs employés à la nécessité d’investir dans la retraite complémentaire.
L’entreprise peut ainsi agir sur la priorisation de la consommation chez les employés, qui disent, qu’ils n’ont pas d’argent disponible pour leur propre retraite, dans la plupart des cas parce qu’ils n’en perçoivent pas la nécessité.
2.2. La responsabilité de l‘entreprise
Les obligations légales dans ce domaine font aussi partie des raisons citées. La question de la responsabilité est malgré tout secondaire, puisqu’elle est citée par 32% des personnes responsables de la retraite complémentaire dans les entreprises. La question de la responsabilité de l’entreprise dans la retraite complémentaire est réglée dans l’article 1er paragraphe 1, 3ème phrase de la loi sur l’amélioration des régimes de retraite des entreprises (Betriebsrentengesetz ou BetrAVG):
„Der Arbeitgeber steht für die Erfüllung der von ihm zugesagten Leistungen auch dann ein, wenn die Durchführung nicht unmittelbar über ihn erfolgt.“
Un employeur, qui s’informe en détail sur les risques liés à sa responsabilité en matière de retraite complémentaire, pourra alors prendre les mesures nécessaires pour rendre les risques gérables.
Solutions possibles pour l‘employeur:
La retraite complémentaire doit être mise en place avec tout le soin requis, ce qui exige une haute compétence de la part des personnes qui en sont chargées, y compris les conseillers extérieurs. Cela permettra la mise en place de modèles qui fonctionnent.
Tout modèle existant doit être revu à la lumière des exigences actuelles.
Eventuellement, il est nécessaire de mettre en place un processus de réparation du système en vigueur, qui doit impliquer toutes les personnes importantes dans l’entreprise.
Les risques biométriques peuvent être réduits par exemple grâce à une exonération de la contribution en cas d’invalidité, ce que les employés considèrent comme augmentation de la valeur de la retraite complémentaire.
Pour les cadres supérieurs et les propriétaires des entreprises, il existe des solutions performantes, qui doivent être conçues de manière précise, afin de rendre les risques gérables pour l‘entreprise.
La démarche suivante doit permettre de réduire les risques au minimum et de les rendre contrôlables:
- Mettre en place un catalogue des prestations prévues dans l‘entreprise. (Versorgungsordnung). Il sert à définir les „règles du jeu“ pour tous les participants et à les informer de manière concrète.
- Faire effectuer une analyse du marché, afin de déterminer les meilleurs régimes et tarifs (incluant si nécessaire la biométrie) qui permettent de satisfaire les objectifs de l’employeur et des employés.
Les prestations des sociétés choisies pour la réalisation de la retraite complémentaire doivent être transparentes et vérifiables.
- Choisir un régime de retraite à cotisations déterminées. (beitragsorientierte Leistungszusage – BOLZ). L’entreprise s’engage à verser une contribution déterminée, ce qui rend les prestations facilement calculables.
- Des tarifs de groupe permettent de réduire les coûts.
Après avoir passé en revue l’ensemble des freins et des objections des entreprises vis-à-vis de la retraite complémentaire, nous constatons qu’ils ne sont pas aussi fondés, qu’on aurait pu le croire.
ENTREPRISES – POUR la retraite complémentaire
L’employeur qui installe une retraite complémentaire dans l’entreprise a de nombreux avantages:
1. Marketing – Recrutement et rétention du personnel
En 2020 il manquera en Allemagne 4 millions de travailleurs qualifiés. Dans de nombreuses branches, il s’agit de „the war for talents“. « la course aux talents ».
L’évolution démographique oblige les entreprises à fidéliser les employés de valeur à long terme. La retraite complémentaire doit faire partie de la stratégie globale de l’entreprise.
L’étude déjà citée de Generali Assurances et du F.A.Z.-Institut, réalisée par forsa, montre que:
61% des entreprises de 50 à moins de 100 employés ont installé un régime de retraite complémentaire dans lequel l’entreprise participe à la contribution (financement mixte).
Les employés qualifiés de valeur, lorsqu’ils évaluent leur futur employeur, ne prennent plus seulement en compte le salaire mais aussi d’autres prestations comme la retraite complémentaire.
Une bonne retraite complémentaire joue certainement un rôle dans la prise de décision définitive. Un régime de retraite transparent avec une participation adéquate de l’entreprise rend le futur employeur plus intéressant.
Les différentes études mentionnées ci-dessus montrent, qu’il est devenu crucial pour les employeurs, déjà au moment des entretiens d‘embauche, de parler de la retraite complémentaire et de faire de la publicité pour le ou les régimes de retraite mis en place dans l’entreprise.
D’après l’étude ci-jointe de PWC, les entreprises de moins de 50 employés devraient mettre en place la retraite complémentaire et s’habituer à informer les employés, étant donné que dans ce type d’entreprise, 70% des employés ont répondu n’avoir reçu aucune information sur l’existence de la retraite complémentaire.
Ce n’est pas comme cela qu‘elles gagneront la course aux talents!
2. Système de récompense
Un régime de retraite complémentaire bien conçu permettra de récompenser les employés pour de bonnes performances répétées. Cela vaut aussi pour les cadres supérieurs aussi bien que pour les associés-gérants.
3. Promotion de la Corporate Identity / Mission de l’entreprise
Avec la mise en place d’un régime de retraite complémentaire, l’entreprise communique aux employés la prise en charge de son devoir d‘assistance en tant qu’employeur.
Les employés ne sont pas abandonnés à leur sort dans leurs soucis d’assurer leur retraite. Une petite contribution de l‘entreprise permet d’assurer un impact majeur. Il en résulte un climat positif au sein des employés et dans l’ensemble de l’entreprise.
Ce n’est pas pour rien que 61% des entreprises de 50 à moins de 100 employés ont un système de financement mixte de la retraite complémentaire.
La moitié des petites entreprises de moins de 50 employés utilisent le financement mixte.
4. Respect de la législation
La mise en place d’un retraite complémentaire donne plus facilement la possibilité aux employés, d’utiliser la conversion salariale.
5. Economie des charges – Economie des cotisations sociales
Chaque conversion salariale permet à l’employeur d’économiser des cotisations sociales, puisque la portion du salaire convertie par l’employé dans sa retraite complémentaire ne supporte pas de cotisations sociales.
Lorsque l’entreprise prend part activement au financement de la retraite complémentaire avec sa propre contribution, une partie de cette contribution est financée par l’économie des cotisations sociales résultant de la conversion salariale.
6. Accroissement des liquidités
Suivant la grosseur de l’entreprise, l’économie des cotisations sociales peut se monter à plusieurs dizaines de milliers d’Euros par an.
L’élément crucial pour cela est le pourcentage de participation des employés à la conversion salariale. Grâce à l’aide d’un système éprouvé, il est possible d’atteindre un taux de participation de 80% et davantage.
L’entreprise accroît ses liquidités; elle peut dégager des budgets pour se différencier de la concurrence et générer des synergies dans l’acquisition du personnel.
7. Pas d’inscription dans le bilan – pas d’impact sur le bilan
La Direktversicherung ne figure pas dans le bilan. La plupart des retraites complémentaires, en particulier celles qui touchent les cadres supérieurs et les associés-gérant, ne doivent pas nécessairement figurer au bilan, si elles ont été conçues et mises en place dans ce but précis. Dans tous les cas, une consultation professionnelle est nécessaire.
8. Protection des employés en cas de faillite
La protection est assurée par Pensions-Sicherungs-Verein (PSV).
La protection est assurée pour la plupart des régimes de retraite complémentaires. Dans certains cas de figure particuliers, par exemple pour les associés-gérant, qui ne sont pas vraiment des employés, le PSV ne couvre pas en cas de faillite.
EMPLOYÉS – CONTRE la retraite complémentaire
Maintenant il s’agit d’analyser les doutes, les craintes et les objections des employés, qui expliquent pourquoi bon nombre d’entre eux sont sceptiques vis-à-vis de la retraite complémentaire et refusent même d’adhérer au système:
1. Manque d’information de la part de l‘employeur
Ainsi que l’a montré l’étude de PWC, qui figure plus haut, une raison essentielle, pour laquelle 40% des employés n’ont pas de retraite complémentaire, c’est que beaucoup d’entreprises n’expliquent pas à leurs employés les avantages de la retraite complémentaire.
Les employés souhaitent être informés de manière transparente par les employeurs sur le fonctionnement de la retraite complémentaire.
D’après l’étude de PWC: „plus les entreprises sont petites, moins les employés sont informés.“
De plus, beaucoup d’employés ne savent pas qu’ils ont droit à la conversion salariale (Anspruch auf Gehaltsumwandlung) et qu’il existe depuis 2002.
2. Aucune contribution de l‘entreprise
D’après l’étude de Haufe et Standard Life paru en 2010 auprès des petites et moyennes entreprises (voir 1.), que nous avons déjà citée:
Le financement mixte, où l’entreprise apporte sa propre contribution en plus de l’employé, est pratiqué par la moitié des petites et moyennes entreprises jusqu’à moins de 50 employés. Ce mode de financement mixte a pris de l’ampleur dans les dernières années.
Seulement 14,7% des régimes de retraite complémentaire sont financés uniquement par les employeurs.
De plus en plus d’employeurs se sentent obligés de contribuer à la retraite complémentaire de leurs employés.
En outre, chaque employé a droit depuis 2002 a droit par la législation à la conversion salariale (gesetzlicher Anspruch auf Gehaltsumwandlung).
L’employé ne paie aucun impôt et pas de cotisations sociales sur la portion de son salaire qui est convertie en contribution à la retraite complémentaire, jusqu’à un plafond de € 3.048 en 2017.
De plus, en cas de chômage de longue durée, la somme accumulée dans le régime de retraite complémentaire est protégée des mesures de la loi Hartz IV et de l’intervention des services sociaux. (Hartz-IV-sicher).
3. Si vous êtes assuré au régime légal d’assurance maladie
Si votre employeur ne finance pas du tout votre retraite complémentaire et que votre salaire est relativement bas (€ 2.000 par mois), vous devriez voir s’il existe des alternatives à la retraite complémentaire, qui peuvent être plus intéressantes pour vous (par exemple une retraite complémentaire privée ou Riester).
Il faut que vous calculiez si l’avantage fiscal généré par le fait que vous ne payez pas d’impôt sur le montant du salaire converti en retraite complémentaire est plus élevé que ce que vous paierez plus tard, lorsque vous serez à la retraite.
Pour trois raisons, le calcul en vaut la peine:
1. Les retraites complémentaires sont soumises à l’impôt sur le revenu.
2. En retraite, vous continuerez à payer la pleine cotisation au régime légal d’assurance maladie. Les retraités paient une cotisation réduite au régime légal d’assurance vieillesse mais pas au régime légal d’assurance maladie.
3. Vous ne payez aucune cotisation au régime légal d’assurance vieillesse sur le montant de la cotisation que vous investissez dans la retraite complémentaire.
Cela veut dire que vous investissez moins dans le régime légal de l’assurance vieillesse, que si vous n’aviez pas cotisé à un régime de retraite complémentaire. Votre retraite d’état sera par conséquent plus faible. Il faut que vous vous assuriez, que cette différence sera compensée par votre retraite complémentaire.
Si votre salaire est élevé, vous pouvez cotiser jusqu’au maximum autorisé du régime de retraite complémentaire, ce qui vous assurera une retraite supplémentaire intéressante.
4. Si vous êtes assujetti à un régime privé d’assurance maladie
En retraite, si vous le désirez, vous pourrez choisir un tarif moins cher, qui vous permettra de mieux couvrir vos besoins. La retraite complémentaire est pour vous certainement intéressante.
EMPLOYÉS – POUR la retraite complémentaire
- Renforcement de la retraite par une retraite complémentaire (deuxième pilier de la prévoyance vieillesse).
- Protection de la famille.
- Possibilité d’assurances supplémentaires (en particulier invalidité et décès).
- En cas de départ anticipé, le contrat peut être maintenu (en privé ou par l‘intermédiaire du nouvel employeur).
CONCLUSION: La retraite complémentaire en vaut la peine en 2017 – Pour les entreprises aussi bien que pour les employés
Comme nous l’avons constaté, beaucoup des arguments avancés par les entreprises aussi bien que par les employés ne sont pas fondés.
L’important dans les petites et moyennes entreprises c’est d’établir une bonne communication entre la direction de l’entreprise et les employés.
Si l’employeur a mis ou est prêt à mettre en place un ou plusieurs régimes de retraite complémentaire, s’il informe les employés en profondeur à ce sujet et apporte ou est prêt à apporter une contribution définie à la retraite complémentaire des employés, les employés ont peu de raisons valables de ne pas y participer.
Si l’employeur est bien conseillé, il détermine les objectifs de l’entreprise et des employés en matière de retraite complémentaire et fait faire une analyse du marché des prestataires, ce qui permet en règle générale de mettre sur pied une retraite professionnelle qui fonctionne, avec un taux d’adhésion élevé, qui engendre une situation de gagnant-gagnant pour les deux parties.
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